Voici le Loup Randonneur embarqué dans
une nouvelle aventure.
Et une aventure
pas vraiment comme les autres... et oui, après un contact
par mail pour avoir les dates de la rando de ST François
Longchamp, Mr François Beiger nous demande si nous serions
intéressés pour co-organiser cette rando avec lui.
Lui s'occupant
de gérer les enfants par le biais de son association
handicap
rêves defis jeunesse ,
et nous les mushers. Un
rendez-vous est fixé pour que nous nous rencontrions
afin de finaliser ce projet.
Nous sommes
d'accord et voilà le projet lancé ! Premier problème:
comment
faire venir les mushers sur ce genre de manifestation
? Jean, notre vice-président, fort de sa participation
aux éditions précédentes, me dit que nous ne devrions le faire
que sur invitation, le parcours étant quand même assez
dur, et que nous ne pouvons pas nous permettre avec les
gamins à bord d'avoir un accident. Donc il ne faut surtout
pas faire appel à des fous furieux de la vitesse... et
de plus, comme on part en autonomie (pas de retour le
soir aux voitures) il faut des mushers avec des traineaux de rando
afin qu'il puissent assurer le transport d'enfants handicapés
et de leur matériel. Enfin, pour des raisons de securité,
nous décidons de limiter le nombre de participants à
10 maximum.(Nous
nous excusons auprès de ceux qui auraient souhaité venir
mais que nous n'avons pas contactés, faute de connaître
leur attelage et leur attitude avec des gamins handicapés
mentaux...) La liste
est établie, les contacts sont pris avec les différents
participants et là toutes les personnes contactées répondent
présentes.
Enfin voilà,
en préparation et pour finaliser le projet, nous nous
rendons à Colombes pour rencontrer le directeur de l'office
du tourisme de St François Longchamp qui accueille cette
randonnée pas comme les autres.
Et nous voilà
à la veille du départ: quelques dernières verifications,
et nous voilà prêts !
Le
lendemain, me voilà parti direction Auxerre dans un premier
temps pour récupérer Jean et faire la route avec lui.
Après
presque 12 h de route, grâce à la neige qui a envahi
toutes les routes de France... nous
voici enfin arrivés, juste à temps pour assister à la
conférence de François Beiger. Déjà plusieurs mushers
sont là : Jean-Mi, François (bis), Jean-Christophe et Arnaud...
il ne manque plus que Christophe et toute l'équipe sera
au complet.
Vendredi
matin : départ de St François pour Montaimont, un petit
hameau juste à côté ( à vol d'oiseau car par la route....).
Une
fois sur place, les habitants du hameau nous réservent un
accueil comme il faut ( vin blanc chaud, chocolat chaud
etc...) , ensuite François Beiger nous présente les enfants
que nous emmènerons avec nous dans les traineaux.
Préparation
des traineaux, installation le plus confortablement possible
des enfants et c'est le départ... Jean ouvre la piste, car
il est le seul à connaître le parcours. Pour ma part, je
pars en dernier derrière François (bis) et Jean-Christophe,
pour être sûr que l'on ne perde personne. Et le résultat,
c'est nous qui nous perdons : nous n'avons pas vu la bifurcation de
la piste avec la trace de la motoneige, et finalement
c'est la motoneige qui nous rattrape pour nous remettre
dans le droit chemin. Direction le Col du Chaussy. En
continuant l'ascension, nous voici nez-à-nez avec Jean
qui
en avait assez de nous attendre, et surtout avait peur
de louper le repas ! Du coup, nous finissons tout seuls les
500 mètres qui nous manquaient pour finir.
Et
nous attaquons la descente pour retourner à Montaimont
où nous attend le déjeuner à l'auberge locale.
Un
repas des plus agréables, fait uniquement avec des produits
régionaux. Le temps de la digestion, et l'on reprépare
les chiens et les traineaux, direction cette fois-ci
St François pour un bivouac en plein cœur de la station.
Nous repartons un peu tard, ce qui fait que nous arrivons
avec un peu plus d'une heure de retard et arrivons
dans la nuit... ce qui n'est pas trop grave car la météo
est avec nous: froid mais beau, donc un superbe clair
de lune qui nous éclaire la piste à suivre ! Surtout,
pour moi derrière, la lune suffit pour suivre la meute
qui est devant.
Nous
arrivons dans la station et installons les chiens et
le bivouac pour les mushers. Ensuite une fois tout ça installé
et les chiens nourris, nous allons manger dans l'office du tourisme
avec les enfants.
Samedi
matin ,tout le monde replie le bivouac et prépare les
traîneaux pour l'ascension du mythique Col de la Madeleine...
Et nous voilà repartis avec encore une fois les enfants
à bord des traîneaux. Les chiens vont bon train, et l'ascension
se passe sans problème majeur, hormis les nombreux skieurs
(qui descendent cette route de liaison entre le col et
la station) que les chiens aimeraient bien suivre pour
faire une petite course avec eux ! Mais le probléme c'est
que nous on monte pour l'instant !....Une fois arrivés en
haut, le restaurant du Col nous avait préparé tables
et bancs pour nous installer et manger.
Un
cadre magnifique avec un ciel sans nuage et une
vue superbe sur le Mont Blanc... nous mangeons encore des
spécialités locales qui sont, ma foi, fort bonnes avec un
petit goût de "reviens-y" !
Et
voilà, c'est déjà l'heure de repartir. François Beiger
fait redescendre les enfant du Col jusqu'à la station
en raquettes, histoire de changer un peu.
Pour
nous c'est une descente pas trop difficile mais rapide. Les
chiens recupèrent très bien et du coup descendent
à fond !. Dommage, nous n'avons plus de gamin pour faire un
peu de lest ! Certains ont chargé certaines personnes
de l'organisation ( je regrette de n'avoir pris personne,
les chiens commencent vraiment à y aller un peut fort!)
Arrivé en bas, un petit 180° à efffectuer... Là les
chiens voient les autres attelages en contrebas, et ce
que je redoutais arriva : les chiens coupent et partent dans
le mur !... heureusement dans la poudreuse, ce qui m'évita
surement encore une gamelle des plus mémorables !
Ensuite
nous arrivons au milieu des skieurs au bas des pistes.
Les chiens sont un peu perdus, ne savent plus trop où
aller... J'ai beau leur dire "à droite" ou "à
gauche", les chiens
veulent bien y aller, mais il y a des skieurs de tous
les côtés, et ils commencent à se demander si moi derrière je
ne suis pas un peu timbré de vouloir passer au milieu
de cette foule qui va dans tous les sens ! Enfin on arrive
quand même devant l'esplanade (superbement damée) de
l'office du tourisme, au grand étonnement des skieurs
qui commençaient à se demander ce qui se passait.
Nous
replantons les stakes, mettons les chiens au repos, et
répondons aux questions des gens intrigués et des enfants
des écoles de St François.
18
heures : nous repréparons les chiens pour une petite manche
nocturne, et voilà c'est reparti. Les chiens vont de mieux
en mieux, un peu trop même ! Après le départ, une chicane et
on passe sous un tunnel... et là, une grosse peur malgré
les avertissements de xavier (président de l'office du
tourisme). La chicane surprend, elle est très courte mais
les chiens ne s'occupent pas et la prennent à fond de train !
Le traîneau dérape et l'arrière des patins vient taper
le mur du tunnel... Plus de peur que de mal, ouf ! Ca continue,
les chiens s'en foutent et continuent au grand galop... Plus
bas, les enfants des écoles sont là pour faire des photos;
une de mes chiennes prend peur avec les
flashes, ralentit et se prend les pattes dans la ligne de
trait... et se fait faucher. Elle repart mais se met à
boiter énormement. Je prends peur, stoppe tout, charge la
chienne dans le sac, et repars en freinant pour éviter
en plus une gamelle. En bas, tout le monde m'attend et
se demande ce qui se passe... Arnaud, qui était juste
devant moi, vient m'aider à faire demi tour. Je lui explique
ce qui s'est passé, il me dit de lui passer la chienne
et il repart avec la chienne dans son sac, et là il pousse
ses chiens pour rentrer au plus vite et faire voir
la chienne au véto. Avec mes 4 chiens restants, on remonte
tranquillement. Une fois arrivé en haut, la chienne est
là, elle a été examinée, et c'est en fait une bonne élongation...
plus de peur que de mal, mais bon il faut la laisser
au repos. Je décide donc de ne pas continuer, 4 chiens
avec les dénivelés qui nous attendent demain , ce ne
serait pas raisonnable (même des malamutes !).
Nous
passons la nuit en bivouac après avoir récupéré voiture
et remorque.
Dimanche
matin, départ de bonne heure pour tout le monde car il faut
avoir traversé le domaine skiable avant l'ouverture
des pistes. Tout le monde a du mal car la nuit a été
agitée. En effet, une petite discothèque pas très loin
nous a fait passer une nuit assez courte entre les
fétards qui croient pouvoir rivaliser en vocalises avec
les chiens, ceux qui trouvent que les gamelles des chiens
ressemblent à des ballons de foot, et ceux qui expliquent (discrètement)
à leurs copains que l'on ne doit pas être normaux car
on dort dehors... Ah, j'allais oublier les dameuses qui
se disent bonjour à grand coup de klaxon,et qui viennent
refaire le plein de carburant ! A part ça, les nuits à
la belle étoile sont fort agréables !
Donc
les voilà repartis, et moi là, avec le cœur gros de ne
pas
être avec eux pour cette ultime étape.
Enfin
bon, je ramasse les stakes et redescends à Montaimont pour
leur préparer l'arrivée.
Enfin
les voilà, les stakes sont prêtes et les habitants du
hameau nous ont encore une fois réservé un accueil des
plus conviviaux.
Et voilà l'heure de retourner chez nous
est arrivée... De belles images de sourires, d'embrassades,
d'accolades et de remerciements de la part de ces enfants
que beaucoup de monde aimerait voir mis de côté,
sous
prétexte qu'ils sont trisomiques , autistes ou tout simplement
pas comme tout le monde... Et justement, c'est bien là
qu'est leur force ! C'est qu'ils ne sont pas comme tout
le monde... et qu'ils ont donc beaucoup de choses à nous
apprendre... entre autres choses l'humilité et le respect
des autres.
Voilà,
peut-être ai-je été un peu long, mais il y aurait
tellement encore à raconter de ce que l'on à vécu avec ces
enfants.
Malamutement
votre, Laurent qui rêve de repartir à nouveau avec ces gamins.
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